Poésie écrite en mai 2020, au moment où la France se « dé-confine » en pleine épidémie de Coronavirus.
Une seule carte tombe, le château vacille
Une seule tombe, en vaut peut-être mille
Une seule espèce quitte le monde
C’est l’ensemble qui s’effondre
Les liens, invisibles, à nos yeux nus
sont garants de l’harmonie des individus
J’aimerai que l’aube joyeuse s’avance,
Avec son habit de fraicheur, de lumière,
Sa brise caressant la peau des mers,
Qu’elle transforme nos résidus d’espérances
En un avenir baigné de bon sens.
Ainsi, ces enfants qui me tiennent la main
Se languiraient de voir demain
Pour qu’ils aiment la vie et s’y sentent bien.
Rédiger des milliers de pages d’études
Constater la vie qui se dénude
Collectionner des expertises
Poser des chiffres sur des frises
Études d’impacts, plans de gestion
Jolies promesses, vaines actions
Développer nos activités humaines
Sans trop blesser les écosystèmes
Tester des solutions aux problèmes
Devenir officier de la Biodiversité
Surveiller pour ne pas que ça empire
Concerter pour ne pas tout détruire
Se munir d’une baguette magique,
D’un logo, ça fait chic
Tous vivants, tous engagés
Vivants peut-être et dépassés
Comment concilier si ce n’est pas faisable ?
Qui pour enfin dire stop à l’irréconciliable ?
Ce virus est un entrainement,
Quelle suite nous attend?
C’est maintenant ou jamais
Accélérer les changements
Même s’ils provoquent des finitudes
Effacent nos habitudes
Si on veut garder des cistudes
Et respirer sans tubes
Tout n’est pas conciliable…
La vie sera reconnaissante
Il suffira qu’on la contemple
Croisière en masse, glu pour la chasse
Vider la mer, tuer des vers
Élever, enfermés, rangs serrés,
D’autres vivants pour s’engraisser ?
Constructions, pesticides, pollutions
Jusqu’à quand ? Dansons, Dansons!
Ce n’est qu’une nouvelle extinction
A notre espèce, nous la devons…
Je rappelle au sommet de la vie
Truites argentées, bisons disparus,
Lémuriens, chimpanzés, tortues
Phoques tropicaux, loup de Tasmanie!
A quel moment a-t-on pu oublier
Que nous appartenions aux terres et océans
Que nous n’étions qu’un morceau du vivant?
Quand avons-nous oublié de douter ?
D’avoir pour seule certitude que le savoir
Ne peut combler l’étendue de nos ignorances
Que nous n’avons que cinq sens
Que sans poésie, meurent les sciences.
Quand a-t-on oublié que le reste du si vaste univers
Contient peut-être moins de vie que notre petite Terre
Qu’atteindre l’immortalité est possible, si l’on périt,
En offrant nos restes de tendresse à la vie,
Pour qu’elle se prolonge sous d’autres formes
Un asticot, une baleine, un orme ?
Est-ce à cause d’histoires de divinités,
Que nous sommes, à ce point, aveuglés ?
Pourquoi mettre la compétition devant
Alors que c’est d’entraide qu’est aussi fait le vivant ?
Une respiration, un même souffle, milles relations
Partage d’énergie, locomotion et protection.
Quand avons-nous pu décider
Que ce que l’on ne peut voir, ne peut exister ?
Que celui qu’on n’entend pas ne peut penser?
Que celui qui ne verse pas de larmes, ne peut pleurer?
Est-ce à nous de donner un autre sens à cette étrange croissance:
N’est-ce pas d’être plus nombreux à se sentir bien,
D’avoir du respect pour chaque existence,
Toutes espèces confondues, protéger nos liens.
Et pourquoi rire est si contagieux ?
Et pourquoi piquent les orties?
Est-ce qu’une crise peut rendre courageux
Nous faire basculer dans un destin joyeux ?
Je suis fasciné par ta facilité à transmettre dans les mêmes mots, simultanément l’image, la pensée et l’action. J’adore! Je me laisse emporter, et pris au piège de tes mots je m’accroche à ta plume.
Bien exprimé, sans déprimer ! Il faut dire les vérités sur notre chère nature même si elles ne sont pas agréables à se rappeler quand l’humain la consomme outrageusement. Mais oui le rire est communicatif aussi rien n’est perdu !