Nous venons de partout
D’autres citées, d’îles lointaines,
Des pentes de l’Olympe
De l’autre bord,
De l’ombre d’un baobab
D’un désert brulant
D’une autre rive,
D’une terre gelée
D’un lac ou d’une prairie.
Les courants de la vie
Nous ont déposés ici.
Arrachés ou déracinés.
Dans les deux cas,
Il a fallu déployer de nouvelles racines
Pour survivre …
Des ancêtres ont quitté d’autres terres
Déracinés de force.
D’autres se sont déplacés.
Pour fuir, trouver un avenir.
Pas forcément meilleur, un avenir
D’autres ancêtres étaient là. Déjà posés.
Et alors ? Pourquoi dire : j’y étais en premier !
Et alors? Toutes ces libertés volées …
De toute façon, d’où que tu viennes.
Tu viens de l’eau, de l’étoile, de la mer.
Comme tout le monde.
Tu es ma sœur et mon frère.
Tu es un animal, un singe, un sauvage.
Une femme, un homme ou les deux.
Blanche, rousse, courbée, naine
Ridée, tordue, courbée, poilue
Tu aimes une femme, un homme ou les deux.
Tu viens de la terre, de l’univers.
Comme nous tous, petit frère.
Comme nous tous, grande sœur.
Aujourd’hui encore,
nous habitons le port,
Nous y amarrons nos corps
Et nos baluchons de récits.
De blessures, de caresses.
De violence, de tendresse.
On se raconte. On tchatche.
On se mélange les pinceaux.
Sur la palette des couleurs.
Tout n’est pas rose. Pas rose du tout même.
Vivre la différence, s’accorder à d’autres instruments.
Ce n’est pas toujours simple.
Il y a des gens en colère, dans tous les peuples
Il y a des gens porteurs de lumières, dans tous les rangs.
Des violents, des militants, des gueux, des choyés.
Les cibles qui tirent à leur tour dès qu’ils ont l’arme en main.
Toujours à se demander qui a tiré en premier ?
Cycle infini où l’on se demande :
Qui a tiré le premier ?
Quelques-soient les blessures.
Nous habitons ensemble
Sur une même terre.
Comment l’habiter?
Écrire un poème sur les racines et leur présent est un défi pour soi et pour ceux qui le lise une reconnaissance de notre ressemblance immuable. Merci Jessica
à bientôt de te lire…