Provence et farigoule

Demain, je ferai route vers ma région natale, et en cette année 2020, ces retrouvailles auront une saveur particulière ! Le tableau a été peint en 1941 par mon grand-oncle Louis TONCINI

Tout bientôt, je me roule
dans ton tapis de farigoule

Ma joie de te retrouver 
Fera éclater
Un de tes orages d’été
J’admirerai la belle allure
De la montagne de Lure
Et pourquoi pas se rentre fou
Dans le mistral du Ventoux ?

Il faudra bien que je me vautre 
Dans les champs de petit épeautre
Et cueillir des brins de Lavande
Qui font de toi, une légende 

Des alpages jusqu’à la mer
J’effleurerai ton calcaire
Je tremperai dans l’eau claire
Des lacs de montagnes, des rivières
Et j’écouterai la rengaine
De l’eau qui tombe des fontaines

Je serai ta saltimbanque
Chantant au fond d’une calanque
J’irai dans le port de Morgiou
pour une partie de pétanque
Comme nos coeurs de provençaux
Mes pas oscilleront sans cesse 
entre tes reliefs et tes eaux
De l’ivresse à la paresse 

Aux heures les plus chaudes
Mon rythme se ralentira 
Pour éviter le coup de la cagne
Qui écrase ma terre de cogagne

Je prendrai un coup de frais
Sous la ramure du figuier
Bercée par le chant d’une cigale
Morphée viendra m’enlacer
l’apaisement sera total

Je profiterai des peintures
que nous dessine le soleil
quand il s’échappe enfin du ciel
Avec flegme, il traîne ses pieds
Pour allonger nos soirs d’été

Viendra ta nuit éclairée
Les poussières de l’infini
Défileront dans tous les sens
quand les lucioles de la nuit
offrent à la lune leurs pas de danse 

Pensant à ceux de nos familles,
Poètes, peintres, ébénistes
Je me souviendrai nos enfances, 
de Valensole au Garlaban
Du port des Goudes à Saint-Clement