Poésie d’une confinée

Écrite au début du confinement lié à la pandémie de Coronavirus, en 2020.

Joie,
Nés sous une si belle étoile
Entourés d’amour et de rire
Nos familles pleines de sourires
Nous manquent, plus que jamais…
Mais que se sera intense,
Notre prochaine danse
Le temps des retrouvailles
De la joie en pagaille …

Alors vivre ce confinement
Même pour un long moment
Nous pouvons le faire…
Pour protéger ceux qui s’affairent
à réparer les vivants.
De cette situation,
Jamais nous ne nous plaindrons
Car nous sommes confinés
Les cœurs pleins à craquer
Sans ventre qui gargouille,
Jamais il ne faudra se plaindre.

Il y a ceux qui fuient les guerres
De nos mondes déséquilibrés
Ceux qui se noient dans leurs misères
Sans pouvoir s’échapper
Ceux qui n’ont pas d’abris
Ou les caresses d’une mère
et ceux qui se confinent d’eux même…
Alors on ne va pas se plaindre
Non, jamais il ne faudra se plaindre
Même si vraiment, ça dure,
Même si souvent, c’est dur,
Nous allons repousser nos peurs
Nous en sortirons vainqueurs…

Confinés,
C’est vrai qu’on préférait le confit de canard
Mais bien avant de confire, le confit né ?
(Ah ah ah très très drôle!)
Et jamais le confit ne ment !
(Ah ah ah Encore mieux!)
Et est-ce qu’avant d’être avalé
Le canard a connu la liberté ?

Etre Confit né,
C’est peut-être une nouvelle naissance,
L’éclosion d’une espérance
Pour ceux qui trouvaient que le monde ne tournait pas rond
Les adeptes des confits d’oignons …

Mourir,
L’égalité qu’il reste aux humains
La seule communion des destins
C’est bien celle de mourir un jour…
Autant le faire avec amour
Et juste après les fous-rires
Pour l’instant, on peut être sauvé
Un médicament semble  fonctionner
Qui le dit ? Un chercheur marseillais !
Craint dégun, à jamais les premiers…

Câliner,
Depuis que nous ne pouvons plus toucher les gens
J’ai envie de faire des câlins à tout le monde
Le jour où nous ressortirons
Ne m’approchez surtout pas
Où je vous serre dans mes bras
Je risque même de vous lécher
Les doigts de pieds et les mollets
Après des semaines confinées
On sera encore plus aliéné

Espérance,
J’espère, c’est ce que l’on m’a appris à faire
Je le tiens de ma mère et de mon père
Alors je prie même sans religion
Pour les gentils, pour les couillons
J’espère que les gens vont s’en sortir
Et qu’on devienne moins cons !
Je sais, l’espoir fait vivre…

Force,
J’ai envie d’envoyer de la force
Des encouragements pour ceux qui chaque jour
Se lèveront pour soigner, aider, nourrir, nettoyer,
Pour protéger la vie, pour une touche d’humour
Et les autres,
Ceux qui depuis toujours tentent de partager
Ceux qui n’ont pas la folie de la monnaie
qui donnent leur énergie sans compter
Ceux qui mettent en lumière les oubliés
Une gentille parole, un coup de main
Une blague qui fait sourire chaque matin
En somme, ceux qui font du bien…

Nature,
Repose-toi bien de nos folies
Je sens que dans la mer,
le silence des hommes
Fait place à la belle musique du vivant

Je ferme les yeux et j’imagine…
L’eau, sans les moteurs, l’eau dans le vent
Les vagues, les poissons qui grignotent
Les tentacules qui se faufilent entre les roches
Les antennes qui claquent,
Les dauphins et baleines nagent
Sans les bateaux qui les traquent
Les tortues broutent leurs herbiers
Sans se faire embêter…

Tout ce que l’on arrive pas à protéger
Pour une économie à faire tourner!
Que ça doit être bon une pause d’homme…
L’air devient respirable, l’eau devient plus claire
Moins de voitures, pas de bateaux de croisière.

Regards,
Les arbres et les fleurs des jardins
Et des pots sur les terrasses,
Les oiseaux des villes…
Se sentent observés comme jamais
Pas tous les petits yeux aux fenêtres.
Avant on oubliait de regarder ce que nous avions à côté.
Il fallait toujours se dépêcher.
Quel bonheur pour ceux qui ont un coin de fleurs,
Ah cher jardin, quel honneur j’ai de vivre à tes côtés…

Tendresse,
Jamais tant de tendresse,
Des échanges avec nos proches
Différemment, sans se toucher
J’en ai même des vergetures sur la peau du cœur
Tellement il grossit de vous voir dans ma vie…
Je caresse mes enfants dans la lumière des soirs
Je pense à mes parents, mes amis
Quelle chance merveilleuse
De les avoir rencontrés
Vivement demain, les retrouver.

Demain,
Quand cette épreuve sera passée
Je pose mes espérances
En bouquet.
Plus de respect du vivant
Je l’espère…
Ce qui me déplairait le plus,
Tout recommencer comme au début,
Revoir les bateaux de croisières revenir par centaine,
Les voitures s’embouteiller,
Les baleines et tortues encore traquées…
Le boucan et la pollution revenir
Le monde pressé qui court dans tous les sens
Les inégalités pour des excroissances…
Des gens noyés sans espérances…
Une nature broyée pour notre essence…

Comme j’aimerai que ce souffle, cette pause, ce confinement
Devienne quelque-chose de très grand…
Que les gens arrêtent de parler des gens d’Ailleurs comme s’ils étaient des virus,
Que toutes nos organisations d’humains reprennent le bon sens des belles choses de la vie.
Et tous cas, je me battrai pour cela,
Enfin, si cela m’est permis…

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Une réponse à Poésie d’une confinée

  1. Jeanne Coconi dit :

    Très puissant. Encore des poèmes et des chansons. J’en demande encore
    Je t’attends …et te serrera bientôt sans coro contre mon coeur couvert de vergetures comme le tien.

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