Poème écrit suite à l’effondrement d’un immeuble à Marseille. Noailles, La Plaine, mes quartiers… C’était à la rue d’Aubagne à Marseille, le 5 novembre 2018, huit personnes ont disparu.
Pas besoin de cyclone
Ni tremblement de terre
Juste l’oubli des hommes
Qui vivent en cimetière
Nos voisins de quartier
Se sont fait écraser
Juste en restant chez eux
C’est risqué d’habiter.
Comment ferment-ils l’œil
Ceux qui ont cultivé
Pour récolter les blés : l »oseille des magouilles
Sur le dos des dépouilles
Qui jonchent nos quartiers
Ceux-là même qui ignorent
Les appels au secours
Et qui recouvrent d’or
Leurs ailes de vautours
En survolant des corps
En assommant des vies
Ces âmes ensevelies
Disparues pour toujours.
Lola, Sofiane, Samir
Rue d’Aubagne,
Rue Jean Roque
Tant de nos souvenirs
Remontent d’une l’époque
Qui aurait pu prédire
Que des années plus tard
S’y passerait le pire
Comme dans un cauchemar
ElAmine c’est vous
C’est notre petit frère
il a perdu sa mère
Sous une pluie de décombre
Il a perdu sa mère
Qui allumait hier
Sa petite lumière
Pour estomper les ombres
Mon cœur de marseillaise
Se retrouve fissuré
Ceux sont des criminels
Aux esprits insalubres
Qui ont abandonné
A ce destin lugubre
Aux marchands de sommeil
D’une nuit éternelle
Ces êtres habités
Nos voisins de quartier
Même la bonne mère
Est rouge de colère
De voir ses minots
Mourir de misère
Vous les amis du Maire
C’est l’heure du Méfi
Marseille est en colère
Marseille vous le dit
Et quand les choses clochent
Marseille n’est pas connue
Pour garder dans ses poches
Nos langues bien pendues
Comme un air de révolte
S’élève dans nos rues
On a ce qu’on récolte
Quand on sème l’abus
très émouvant, merci
une habitante de la rue d’aubagne
Très beau texte, de l’émotion a la colère.
Dommage je ne peux pas le partager sur facebook à la veille des élections municipales.
Très bien écrit
tellement vrai !