Timide
La grande dame
Délicatement voilée
Par une traînée de nuages
Par une robe de feuillages
Pour seuls habillages
Quand elle révèle son sommet
Les regards sont aimantés
Par sa grandeur, par sa beauté
Puis elle se voile à nouveau
Timide
Elle attrape la première traînée d’eau
pour s’en tisser un chapeau
Discrète
la grande dame
tente de se faire oublier
Elle se souvient
Ses réveils sulfureux
Elle se repose un peu
Pendant que la ville renaît
Sous sa longue chevelure
Douces pentes de verdure
Pendant que la vie renaît
Sur les cailloux noircit
d’autres âmes,
d’autres vies
Ont pris le relais
Ils s’agitent à ses pieds
Avec curiosité
Derrière son voile blanc
Elle les regarde s’affairer
Du sommet à ses flancs
La grande dame admire
Ce balai dansant
Saint-Pierre s’agite
Et elle, timide,
se voudrait
Toute petite
Alors elle s’abrite
Sous ses chapeaux d’eau
Jusqu’au prochain sursaut…